ATP des VOSGES

AUDITORIUM DE LA LOUVIÈRE • ÉPINAL

Mardi 14 Mars 2023 à 20h30

Durée 1h30

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• par la Cie Hercub’ • Texte : Ferdinand von Schirach

• Traduction : Michel Deutsch • Mise en scène : M. Burstin, B. Rochette, S. Rolland

• Avec Michel Burstin, Frédéric Jeannot, Céline Martin-Sisteron, Bruno Rochette, Syvie Rolland, Johanne Thibaut

 

Comment un fait réel peut-il inspirer un procès- fiction ? C’est ce à quoi nous invite le spectacle Terreur. Son point de départ est un terrible fait divers. Le 26 Mai 2013 à 20h21, le commandant Lars Koch, pilote de chasse de l’armée allemande, abat un avion de ligne détourné par un terroriste. Il y avait 164 personnes à bord. Le pirate avait pris le contrôle de l’appareil et menaçait de s’écraser sur le stade de football de Munich, un soir de match international devant 70 000 spectateurs. Lars Koch avait pourtant reçu l’ordre de ne pas tirer mais il a choisi de désobéir. Avait-il le droit de sacrifier la vie de 164 personnes pour sauver les spectateurs du stade munichois ? Ce drame a inspiré Ferdinand von Schirach, l’auteur du roman Terror, écrit en 2015 et traduit en français en 2017.

Cette pièce qui a créé la polémique en Allemagne et a déjà été donnée dans 27 pays, a intéressé à son tour la cie Hercub’, bien connue du public des ATP. Ils en ont fait la création française, pour sa résonance avec un de leur précédent spectacle, lui aussi de politique -fiction, Espace-vital, (Lebensraum) de leur auteur fétiche Israël Horovitz.

Hercub’ a choisi de modifier la date de l’événement (26 Février 2020) et le sexe du pilote, désormais une femme, Laura, afin de voir si ce changement allait peser sur les réactions du public. Dès le début du spectacle en effet, le spectateur est averti qu’assister au spectacle fait de lui un juré.

Les spectateurs-jurés vont ainsi vivre ce « procès-fiction » et prendre la mesure, tout au long de la représentation, de la responsabilité de leur nouveau statut et de leur position de citoyen.

A la fin du spectacle tous les spectateurs, en questionnant leur intime conviction et en choisissant leur verdict, feront la sentence qui sera prononcée par le comédien-président. Ainsi la scénographie, en reconstituant l’espace d’une cour d’assise, installe de fait le public dans son rôle. Le contrat est passé sans ambiguïté.

En jouant avec un hyperréalisme saisissant, Hercub’ nous offre à la fois « un spectacle passionnant digne des meilleurs films de procès » et une réelle réflexion sur les démocraties face au terrorisme, qui, en modifiant peut-être le regard qu’un spectateur peut avoir sur la société, constitue indubitablement une expérience de vie.